jueves, 30 de octubre de 2008

DE MAR


104


La turba de poetas
escribidores de sueños
se agazapa en las sombras
cruza el haz
y el envés de las hojas de
los árboles
y no les basta con
la raíz,
quieren el tronco y se van andando
por las ramas
incluso las cenizas son su heredad
manifiesta
no esperan siquiera
el esplendor del fuego
el resurgir imparable por una vez
cada año del sol en primavera;
lo aprovechan todo
como gusanos, virus o bacterias,
reciclan todo:
hojas caídas, tierra, humus,
aire, sombra, luz de atardecer,
nieve, lluvia inclemente, todo,
todo es materia y forma para los poetas,
todo, para la nada;
atormentadores de la palabra
y ninguna es suficiente,
una vez exprimida, sobada, retorcida,
se abandona en el sudario del papel,
en el sepulcro del cajón para mejores tiempos.

Lo quieren todo
conquistadores de lo inútil
lo innecesario
lo banal
lo no
lo
l
. (punto)

Mariano Ibeas

martes, 21 de octubre de 2008

DE MAR


99





Como un mendigo
ciego y solo
que mide su hambre
en el canto sonoro

del metal

de las monedas,


que encierra en sus silencios

el llanto del mar

tristemente adivinado

y en la noche

el rastro fugaz de las estrellas


yo también, sordo y mudo,

vendo mis palabras

al mejor postor...


y no espero nada a cambio .



Mariano Ibeas

lunes, 6 de octubre de 2008

L' élégance du hérisson


Pensée profonde nº 1

Dédié a Ana Muñoz (Ana Manzana, que dice que soy un afrancesado, uno de 1908, por lo menos)

Poursuivre les étoiles
dans le bocal à poissons
rouges. Finir.

« Parmi les personnes que ma famille fréquente, toutes ont suivi la même voie: une jeunesse à essayer de rentabiliser son intelligence, à presser comme un citron le filon des études et à s’assurer une position d’ élite et puis toute une vie à se demander avec haurissement pourquoi de tels espoirs ont débouché sur une existente aussi vaine. Les gens croient poursuivre les étoiles et ils finissent comme des poissons rouges dans un bocal. Je me demande s’il serait pas plus simple d’enseigner dès le départ aux enfants que la vie est absurde. Cela ôterait quelques bons moments à l’ enfance mais ça ferait gagner un temps considérable à l’adulte__ sans compter qu’on s’épargnerait au moins un traumatisme, celui du bocal. »
« J’ai donc pris ma décision. Je vais bientôt quitter l’enfance et malgré me certitude que la vie est une farce, je ne crois pas que je pourrai résister jusqu’au bot. Au fond, nous sommes programmés pour croire à ce qui n’existe pas, parce que nous sommes des êtres vivants qui ne veulent pas souffrir. Alors nous dépensons toutes nos forces à nos convaincre qu’il y a des choses qui en valent la peine et qui c’est pour ça que la viea un sens. »
« Donc, je chemine tranquillement vers la date du 16 juin et je n’ai pas peur. Juste quelques regrets, peut-être. Mais le monde tel qu’il est n’est pas fait pour les princesses. Cela dit, ce n’est pas parce qu’on projette de mourir qu’on doit végéter comme un légume déja pourri »

... »cette pensée profonde doit être formulée sous la forme d’un petit poème, un « hokku », mon hokku préféré, il est de Basho.

Hutte de pécheurs
mêlés aux crévettes
des grillons !


Tiré de : Muriel Barbey, « L’élégance du hérisson ». Ed. Gallimard